Les troubles des apprentissages

La dysphasie (ou Trouble du Développement du Langage) et les troubles du langage oral

La dysphasie est une pathologie du développement de la communication verbale, moins connue que la dyslexie, mais très handicapante. L’enfant ne parle pas, parle peu, parle mal, on ne le comprend pas,… Certains signes doivent alerter, après un examen de l’audition:

  • à 2 ans et demi l’enfant dit moins de 6 mots, n’associe pas 2 mots
  • à 3 ans si l’enfant ne comprend pas les ordres simples (« viens », « prends », « donne »,…), si on lui parle sans faire de gestes
  • à 3 ans et demi si l’enfant dit moins de 20 mots, ne fait pas de phrases de 3 mots

Il sera indispensable de distinguer le type de dysphasie dont l’enfant souffre (dysphasie réceptive, dysphasie phonologique-syntaxique, trouble de production phonologique, manque du mot). Pour cela, un bilan orthophonique du langage oral très exhaustif, associé à un bilan psychométrique (QI) réalisé par un psychologue, sont nécessaires.
L’orthophoniste est le professionnel de référence.

La dyslexie et les troubles du langage écrit

Il s’agit d’un trouble de l’acquisition et de l’automatisation de la lecture. Celle-ci reste lente, laborieuse, peu fluide. L’enfant peut avoir du mal à comprendre ce qu’il lit. Il est courant de parler de dyslexie lorsque l’enfant présente un décalage de deux années scolaires au moins dans ses apprentissages en lecture. La dyslexie est d’origine probablement génétique et a une base neurologique. Elle est de mieux en mieux comprise aujourd’hui et l’examen orthophonique et neuropsychologique doit pouvoir déterminer avec exactitude les difficultés de l’enfant.
Secondairement à la dyslexie, l’enfant peut présenter une dysorthographie : l’orthographe des mots va avoir du mal à être mémorisée en raison des troubles en lecture. La dysorthographie peut également, même si cela est plus rare, être isolée.
L’orthophoniste et éventuellement l’orthoptiste sont les professionnels de référence.

La dyspraxie (ou Trouble Développemental de la Coordination)

La dyspraxie développementale est le syndrome qui concerne les habiletés motrices. Il s’agit d’un trouble de l’acquisition et de l’automatisation des gestes appris. L’enfant dyspraxique est un enfant maladroit (qui tombe souvent, se blesse contre les portes,…), qui a des difficultés dans l’acquisition d’habiletés motrices globales (marche, course, vélo,…) et fines (dessin, construction,…). Il présente également un retard dans l’acquisition de comportements autonomes dans la vie quotidienne (alimentation, habillage, soin corporel,…), des difficultés dans l’orientation gauche-droite et des problèmes associés d’apprentissage (lecture, écriture, calcul,…).
Tous les enfants dyspraxiques présentent également une dysgraphie secondaire (trouble de l’automatisation de l’écriture). L’écriture est grande, disgracieuse, lente, parfois illisible et elle n’est pas améliorée par les entraînements classiques. La dysgraphie peut également être un trouble isolé, ou associée au TDAH.
L’ergothérapeute, l’orthoptiste, l’orthophoniste, le psychométricien, le psychologue et le neuropsychologue sont les professionnels de référence.

Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et autres troubles attentionnels

Un enfant « hyperactif » est un enfant qui ne peut pas cesser de remuer, manipuler, tripoter, se lever, grimper, s’agiter,… Cette agitation motrice s’accompagne d’une impulsivité: l’enfant fait et dit tout ce qui lui passe par la tête, ne peut écouter une consigne, construire un raisonnement,… L’hyperactivité peut être associée à des troubles de l’attention, constituant le fameux TDAH.
Il existe une forme « silencieuse », le TDAH sans Hyperactivité, où l’enfant est simplement « rêveur ». Toutefois, il s’agit d’un trouble extrêmement handicapant qui, s’il n’est pas diagnostiqué et pris en charge, peut causer l’échec scolaire.
Le TDAH peut être associé à un ou plusieurs « dys ».
Le neuropédiatre (ou le pédopsychiatre), le psychologue et le neuropsychologue sont les professionnels de référence.

Les enfants « dys » peuvent manifester des difficultés émotionnelles secondaires (anxiété, dépression) aux situations d’échecs répétés, des moqueries des autres, ce qui peut avoir des conséquences sur l’estime de soi.
Un manque de bienveillance dans le système scolaire classique altère dramatiquement l’estime de soi des enfants « dys », qui en garderons des séquelles toute leur vie.